Pour prendre des décisions concernant notre propre santé, nous devons pouvoir trouver les informations nécessaires, les comprendre et encore les appliquer correctement. Pour ce faire, il faut avoir ce qu’on appelle des « compétences en santé ».

Le dossier électronique du patient (DEP) peut justement contribuer à cela de façon notable. Voilà la conclusion à laquelle arrive Catherine Bugmann, collaboratrice scientifique auprès d’eHealth Suisse, dans son article « Kann das elektronische Patientendossier die Gesundheitskompetenz stärken ? » publié dans la revue « Pflegerecht »**.

Lien externe : Compétences en santé

Comparaison avec un projet pilote

L’article explique l’objectif et la raison d’être du DEP et le compare avec le projet « Open Notes » déjà mis en œuvre dans vingt pays. Comme avec le DEP, « Open Notes » permet aux patients d’accéder en tout temps aux documents relatifs à leur historique médical via un portail. Cette nouvelle forme d’échange semble avoir une influence positive sur la relation entre les professionnels de la santé et les patients. Il en découle une nouvelle forme de partenariat qui facilite la prise commune de décisions et empêche les malentendus concernant les traitements. Telle est de diverses études. L’expérience tirée d’« Open Notes » montre en l’importance de la communication interpersonnelle dans le contexte médical. Les professionnels de la santé doivent être capables d’expliquer clairement à leurs patients des résultats et des liens complexes entre différents éléments.

Lien externe : Open notes

Avantages du DEP

Dans son article, Catherine Bugmann, sur la base de cette expérience positive, met en lumière les compétences actuelles de la population suisse en matière de santé et mène une réflexion sur les attentes de celle-ci à l’égard du DEP. Selon une étude citée dans l’article, près de la moitié de la population suisse aurait ainsi des difficultés à gérer les informations générales concernant sa santé. Les contenus correspondants ne sont pas compris, voire introuvables. Les sites Internet et les applications ne facilitent pas nécessairement les choses, puisque 72 % de la population indique avoir des difficultés à gérer les informations de santé présentées sous forme numérique. « Bien sûr, nous pouvons tous essayer de développer nous-mêmes nos compétences en matière de santé », rappelle Catherine Bugmann. Mais la responsabilité incombe aussi à la société et à ses systèmes de santé et de formation, qui doivent être conçus de telle sorte que les citoyens puissent bien s’informer et assumer leur responsabilité individuelle. »

Lien externe : Étude: Health Literacy Survey 2019-21

Un changement de culture porté par tous

Les possibilités purement technologiques, comme le DEP, ne suffisent pas. Les utilisateurs doivent aussi disposer des compétences nécessaires pour pouvoir utiliser efficacement de telles technologies de l’information et de la communication et en toute sécurité. À cela s’ajoutent les mesures de formation et d’information prévues en lien avec le DEP pour la population et les établissements de santé. « Les professionnels doivent par exemple être sensibilisés à la question de la numérisation dès leur formation », explique Catherine Bugmann: « C’est ainsi que nous parviendrons à un changement de culture qui sera soutenu par toutes les parties prenantes. »

** L’article « Kann das elektronische Patientendossier die Gesundheitskompetenz stärken ? » (en allemand uniquement), avec ses références complètes, est disponible ici: Lien externe : Kann das elektronische Patientendossier die Gesundheitskompetenz stärken?